Dédiée à Vaclav Nijinsky
Il entra en dansant,
d'où que ce soit -
comme s’il était tombé du ciel, un rayon de lumière.
Negligeant le sol,
un saut à chaque pas
sur la mélodie muette d’une jeunesse sincère.
Il ne riait jamais:
ça lui faisait
plus de peine de plaisanter que d’être sérieux.
Il dit ce qu’il fallait
sans insister
avec une voix comme le chant d’un oiseau singulier.
Je suis le spectre d’une rose, l’ombre d’un été.
Qui ne pleure pour telle chose, ne pleura jamais.
Je voyais le soleil se lever comme il s’en va.
Je suis l’esprit d’un rêve pour ceux
qui ne rêvent pas.
L’air autour de lui
frissonait:
Brise printannière battue par l’aile d’un papillon.
Tout oubli de soi
il dansait
dans un royaume invisible de mouvement.
Personne ne percevait qu’il s’éloignait
chaque jour un peu de nous, contents et étourdis;
Son sourire timide une tentative désespérée
de s’empêcher de perdre pied –
Nous ignorons où il s’enfuit,
les yeux vacants, les traits blafards,
mais peu m’importe; je suis sûre qu’il danse,
qu’il danse quelque part.
C’était le spectre d’une rose, l’ombre d’un été.
Qui ne pleure pour telle chose, ne pleura jamais.
Vivant du lever du soleil jusqu’à ce qu’il se couchât,
c’était l’esprit d’un rêve pour ceux
qui ne rêvent pas.
J’étais le spectre d’une rose, l’ombre d’un été.
Qui ne pleure pour telle chose, ne pleura jamais.
Vivant du lever du soleil jusqu’à ce qu’il se couchât,
j’étais l’esprit d’un rêve pour ceux
qui ne rêvent pas.
Crystal 19/09/2003